Des actes et propos antisémites dans des groupes de promo à Paris 1 Panthéon Sorbonne et à Sorbonne Université ont été révélés la semaine passée : des sondages intitulés « les Juifs pour ou contre » dans les groupes de promo, des étudiant-es exclu•es de ces groupes Whatsapp en raison de leur nom de famille à consonance juive, ainsi que des propos antisémites sur ces mêmes groupes.
Ce mercredi, ce sont de nombreux propos hostiles, tout particulièrement envers la communauté juive, couplées à des références nazies, qui ont été proférés sur un groupe de promo de L1 à l’université Lyon III.
Si ces propos et actes ont été commis par des étudiant•es, les professeur.es n’en sont absolument pas exempts, comme en témoigne le cas au Havre où un professeur de Sciences Po, et avant cela de l’Université catholique de l’Ouest, aurait eu des propos racistes et commis des actes discriminants envers des étudiant•es juif-ves, se revendiquant lui-même être « homophobe, antisémite, xénophobe » sur les réseaux sociaux.
L’Union Étudiante condamne fermement ces actes antisémites, qui n’ont pas leur place dans nos universités, ni dans la société. Nous apportons également notre plein soutien aux victimes.
Il convient de rappeler que l’antisémitisme est structurel, et qu’une sélection raciste s’opère dès l’entrée à l’Université où les étudiant•es aux prénoms et noms à consonance juive ont moins de chance d’être pris en master que les étudiant-es aux prénoms et noms à consonance française, d’après les rapports d’étude de l’ONDES sur la sélection à l’entrée en master. Pour lutter contre l’antisémitisme, il faut alors s’attaquer directement aux systèmes d’oppression.
Les établissements, aujourd’hui en déficit à cause des coupes budgétaires des gouvernements macronistes successifs, font le choix des économies en coupant les moyens alloués à la lutte contre les discriminations. Le ministre démissionnaire Philippe Baptiste prétend a convoqué les recteurs pour « lutter contre l’antisémitisme dans nos universités ». Nous lui rappelons qu’il est impossible de lutter efficacement contre tous les racismes et les discriminations dans l’enseignement supérieur, sans moyens humains et financiers permettant de mener cette lutte.
L’Union Étudiante revendique :
- la mise en place de Vice-Présidence chargées de la lutte contre les discriminations dans toutes les universités
- un investissement massif dans l’enseignement supérieur qui puisse permettre d’allouer des moyens humains et financiers aux Missions Égalités