La précarité étudiante est une problématique majeure et structurelle de l’enseignement supérieur public français. Malgré nos alertes depuis des années, les gouvernements macronistes ont enchainé les promesses non tenues tout en continuant la casse des droits étudiants pour mener leur guerre austéritaire et mettre au pas la jeunesse. Dans ce dossier inédit, nous présentons le bilan des 7 dernières années particulièrement marquées par une hausse généralisée du coût des études et de la vie étudiante. Le panier moyen pour répondre aux besoins essentiels a augmenté de 167€ pour atteindre 966€ par mois. En 7 ans, le pouvoir d’achat annuel des étudiant·es s’est effondré, avec une perte inédite de 2650€ !

Nous y détaillons également la hausse de chaque poste de dépense, en particulier le logement privé, qui croit de 213€ rien qu’entre 2023 et 2024. Dans le service public du logement étudiant, le gouvernement décide de suivre ces hausses en imposant aux Crous de dégeler leurs loyers à +3,5%… en réalité, c’est même plus ! Dans 7 académies sur 26, la hausse du loyer excède la moyenne nationale de +135€/an.

Cette année, ce sont aussi les frais d’inscription universitaires qui ont été augmentés, atteignant en moyenne 332€ en 2024, soit +115€ depuis 2017. Depuis qu’il a supprimé la sécurité sociale étudiante, pierre angulaire de l’accès à la santé créée en 1948, Emmanuel Macron affirme avoir baissé le coût des études… C’est encore un mensonge !

Dans ce dossier, nous revenons enfin sur la baisse des aides aux étudiant·es. Rien que depuis 2020, alors que la population étudiante a augmenté de 40 800 étudiant·es (+1,5%), les bourses sur critères sociaux sont versées à 58 248 bénéficiaires en moins, soit -7,8%. Les Aides Personnelles au Logement viennent de se voir, en quelques années, retirées à plus de 6% de la population étudiante et réduite de 20%.

Le gouvernement ment encore en ne construisant que 4864 logements supplémentaires dans le parc des Crous depuis 2017, très loin des 60 000 promis, pendant que 1 étudiant·e sur 2 est en situation de mal-logement et qu’à la rentrée 2023, plus de 87 000 se retrouvaient sans toit..

Rien n’est perdu pour l’émancipation de notre jeunesse : les gouvernements futurs peuvent et doivent rompre avec ces politiques néfastes. Nous exigeons que cesse le déni de démocratie : le président de la République nomme un·e premier·e ministre issu·e du Nouveau Front Populaire qui en applique pleinement le programme.

Localement, nos organisations ont arraché des améliorations pour la vie des étudiant·es. Ces victoires ont toujours été le fruit de luttes. C’est pourquoi l’Union Étudiante appelle l’ensemble des étudiant·es à nous rejoindre dans la mobilisation dès la rentrée 2024, pour appliquer ses principales revendications :

  • La gratuité totale de l’inscription dans l’enseignement supérieur et la recherche publiques ;
  • La création de 500 000 logements Crous à 250€/mois post-APL pour qu’y soient logé·es 1/4 des étudiant·es ;
  • L’instauration d’un revenu d’autonomie pour les jeunes en formation, inconditionnel et universel et à hauteur du seuil de pauvreté, soit actuellement 1216€ par mois.