Depuis des années, le sujet de la hausse des frais d’inscription universitaires revient comme un serpent de mer dans le débat public. Après avoir augmenté les frais d’inscription pour les étudiant·es étranger·es – en les multipliant par 16 ! – et les élèves ingénieur·es, après avoir mis en place une taxe étudiante – à nouveau augmentée pour atteindre 103€ cette année de CVEC, le gouvernement s’attaque désormais aux poches de tou·te·s les étudiant·es pour les faire payer.
En janvier 2022, au Congrès de France Universités (alors Conférence des Présidents d’Université), Emmanuel Macron s’est exprimé sur la question des frais d’inscription, laissant entendre qu’en cas de réélection, il s’attaquerait à la gratuité de l’enseignement supérieur. Il disait alors : “On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur est quasi-gratuit”.
Quelques mois après avoir annoncé le lancement de l’acte 2 de l’autonomie des universités, le gouvernement annonce désormais clairement la sentence pour les étudiant·es : à la rentrée prochaine, les frais d’inscription de toutes et tous seront augmentés de près de 3%.
Ce gouvernement n’a que du mépris pour la jeunesse, qu’il ne cesse de précariser. En l’espace de quelques mois, les factures d’électricité ont explosé pour les étudiant·es, qui ont payé au prix fort l’inflation alimentaire également, les loyers CROUS ont augmenté de 3,5% et la CVEC a récemment été élevée à 103€. Avec cette augmentation des frais d’inscription, Emmanuel Macron sait pertinemment ce qu’il fait. En prenant appui sur le modèle anglo-saxon, qui a fini par augmenter de façon exponentielle ses frais, il veut dégager les plus pauvres de l’Université et ne la réserver qu’à une petite élite.
Pour ce faire, il prépare déjà une nouvelle réforme des bourses pour la rentrée prochaine, qui viendra d’autant plus précariser les jeunes et faire sortir des milliers d’étudiant·es du système de bourses.
Nous ne laisserons pas passer une telle politique. Ils veulent une jeunesse au pas et qui ne puisse pas s’émanciper pour servir leur projet autoritaire, réactionnaire et libéral. Ce n’est pas aux étudiant·es qu’il faut faire les poches, mais bien aux profiteurs de crise et aux actionnaires, qui se gavent pendant qu’un jeune sur deux est mal-logé·e, pendant qu’un étudiant·e sur deux ne mange pas à sa faim et pendant qu’un étudiant·e sur deux est contraint de se salarier pour subvenir à ses besoins.