Aujourd’hui, la Commission Mixte Paritaire se réunit pour décider du sort de la loi Immigration, rejetée en bloc à l’Assemblée la semaine passée. Tout semble indiquer que la loi ressortira de là encore plus dure, plus xénophobe et plus raciste.
Parmi les principaux visés : les étudiant·es étranger·es. Si la majorité des dispositions prévues dans le texte sorti du Sénat ont été abandonnées au sein de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, nous craignons le retour par la CMP d’un certain nombre de mesures, parmi lesquelles : la hausse des frais d’inscription pour les étudiant·es extracommunautaires, passée au niveau législatif, la fin des APL pour tout étudiant·e résidant·e en France depuis moins de 5 ans – ou deux ans et demi dans les dernières discussions – ou encore l’instauration d’une caution de retour pour les étudiant·es étranger·es.
Les organisations de jeunesse l’ont communiqué de façon unanime hier : nous nous refusons à laisser passer de telles mesures antisociales et nauséabondes. En ce sens, l’Union étudiante a décidé de pressuriser les parlementaires siégeant au sein de cette CMP à travers une campagne d’interpellations.
Alors que les étudiant·es souffrent d’une précarité sans précédent, les étudiant·es étranger·es font partie des plus défavorisés. Ce sont eux qui sont les plus mal-logé·es, qui vivent dans les cités universitaires les plus délabrées, qui se restreignent le plus sur leur alimentation et sont d’ores et déjà exclus du droit commun et de nombre d’aides sociales. Leur situation est aujourd’hui intolérable et ces nouvelles dispositions ne viendraient qu’ajouter de la misère à de la misère.
De plus, loin des fantasmes agités par l’extrême droite sur des motifs racistes et xénophobes, nous devons revendiquer l’accès de toutes et tous à l’enseignement supérieur. Il s’agit de défendre la diffusion du savoir et de la culture scientifique à l’échelle nationale comme internationale, et s’inscrit dans la continuité de l’esprit humaniste des Lumières pour combattre tout obscurantisme et défendre inlassablement le progrès. C’est le rôle-même de nos Universités et l’identité de notre République qui sont remis en question et attaqués par ces nouvelles dispositions législatives.
Aujourd’hui, un consensus se forme en rempart à cette nouvelle dérive idéologique et haineuse : des organisations étudiantes jusqu’à France Universités, l’ensemble de la communauté universitaire est vent debout contre ces mesures, s’oppose fermement à leur mise au vote et s’opposera à chaque étape de leur mise en œuvre.
Après un premier camouflet la semaine passée, le gouvernement doit abandonner immédiatement ce projet de loi qui ne vise qu’à stigmatiser l’étranger·e et lui retirer des droits.
L’Union étudiante appelle également à rejoindre toutes les mobilisations qui auront lieu ce jour et les jours suivants contre cet abject projet de loi.