L’université publique possède, selon la vision que l’Union Étudiante porte, un caractère émancipateur. C’est-à-dire que tout·e étudiant·e, en dépit de son origine sociale ou de ses revenus doit pouvoir bénéficier d’une formation de qualité, dans la filière et la ville de son choix afin d’acquérir le plus haut niveau de qualification. Or, cette vision est gravement mise en péril par des deux décennies de politiques libérales, ayant pour objectif d’assécher les caisses des universités comme le compte en banque des étudiant·es, d’autant plus si celleux-ci sont étranger·es.
Pour rappel, les frais d’inscriptions n’ont cessé d’augmenter, à titre de comparaison par rapport à 2017, les étudiant·es français·es doivent payer 94€ de plus pour s’inscrire en licence, 97€ en master et 103€ en doctorat. Tandis que les frais d’inscriptions moyens à l’université ont atteint 332€ en 2024. A cela s’ajoute une augmentation de 15% de la CVEC depuis son instauration en 2018, jusqu’à atteindre 103€. C’est sans compter l’augmentation globale du coût de la vie puisque le panier moyen pour répondre aux besoins essentiels a augmenté de 167€ pour atteindre 966€ par mois.
Tout cela sans que les aides ne suivent, puisqu’aucune réforme des bourses d’ampleur n’a été amorcée malgré près de 10 ans de promesses sur le sujet, que le repas à 1€ pour tous⸱tes a été supprimé et que les APL ont non seulement pas augmenté mais diminué, à la fois dans le montant alloué aux étudiant·es mais aussi dans le nombre d’étudiant·es qui ont accès aux APL. En effet, en 2017, 34% des étudiant·es, soit 900 612 personnes, bénéficiaient d’aides personnelles au logement pour un montant moyen de 168,4€. Cette année, au vu du budget alloué par le projet de loi de finances 2024 et des données publiques du Ministère du logement, iels ne seraient plus que 730 000 à en bénéficier, soit 25% de la population étudiante, pour un montant moyen d’allocation de 133€. Ainsi, l’aide la plus universelle aux étudiant·es vient de se voir, en quelques années, retirée à plus de 6% de la population étudiante et réduite de 20%.
In fine, ce que l’Union Étudiante a mis au jour comme chiffre clé d’un dossier de plus de 20 pages qui revient sur la précarisation des étudiant⸱es ces 8 dernières années, c’est qu’en 7 ans le pouvoir d’achat annuel des étudiant·es s’est effondré, avec une perte inédite de 2 650€ !
Or, il est aujourd’hui primordial et urgent de pouvoir réellement mettre en protection sociale la jeunesse, et notamment les étudiant·es. Cela passe notamment par un service public de la vie étudiante, les Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS). Ce service public ouvert en 1955 a pour mission de restaurer, loger et aider financièrement les étudiant·es durant leurs études. Pourtant, depuis les années 90, la qualité de ce service public se dégrade de façon continue malgré l’alerte de nos élu·es. Les structures de restauration et de logement tombent en lambeaux par manque d’investissement, pendant que leurs prix flambent.
Néanmoins, même si le service public du CROUS est attaqué, il ne faut en aucun cas rentrer dans la logique de l’Etat. En effet, avec la mise en place des EPE et l’élargissement des compétences des universités, le danger est l’accaparement des prérogatives des CROUS par l’université. A terme le risque est de voir les CROUS perdre la gestion de leur patrimoine, fusionné dans le fonctionnement des universités, contraire au respect du principe de spécialité propre aux établissements publics. Il est important de garantir le fait que les CROUS gardent leurs compétences et qu’il puisse remplir pleinement son rôle de service public de la vie étudiante.
Les élu·es CROUS de l’Union Étudiante se battent chaque jour pour accompagner des étudiant·es en difficultés ou pour préserver nos droits. Avec le dégel des loyers des résidences Crous depuis 2024 – les loyers étaient jusqu’alors gelés depuis 2020 avec le COVID – nous assistons à une augmentation continue.
En mars 2025, les élu·es Union Étudiante du CROUS de Bretagne, de Bordeaux et de Lyon ont empêché l’augmentation des loyers en résidences. Au CROUS de Montpellier, un envahissement du CA a eu lieu qui a conduit à un report du vote de l’augmentation. La présence des élus CROUS de l’Union étudiante est une opposition de combat pour la promotion d’un service public de la jeunesse émancipateur.
Aussi, il est urgent de mettre en place une protection sociale alimentaire de la jeunesse. De plus, alors qu’un·e étudiant·e sur deux ne mange pas à sa faim et que 56% des étudiant·es ont déjà sauté des repas faute de moyen, pour pallier l’organisation de la précarité par les gouvernements Macron et répondre à l’urgence, l’Union Étudiante mène une lutte de terrain tous les jours pour aider et conscientiser les étudiant·es. Les distributions alimentaires gratuites et régulières que nous menons dans toutes les universités permettent à des milliers d’étudiant·es de se nourrir.
En 2 ans, l’Union Étudiante a distribué 443,52 tonnes de colis alimentaires, soit 67 200 colis alimentaires distribués.En outre, la précarité menstruelle touche énormément d’étudiant·es, l’Union Étudiante a également organisé des distributions de culottes menstruelles régulières comme à Amiens ou à Mulhouse et Colmar. En tout, c’est 15 750 culottes menstruelles distribuées en 2 ans.
A Sciences Po par exemple, les élu·es de l’Union Étudiante ont fait économiser près de 330 000€ de frais d’inscription aux différent·es étudiant·es dont la situation sociale ne leur permettait pas de payer, en se battant à leurs côtés dans la Commission de suivi social. Partout en France, les élu·es de l’Union étudiante se battent pour faire valoir les droits des étudiant·es !
Enfin, au quotidien, des élu·es de l’Union Étudiante accompagnent des étudiant·es en difficultés dans des problèmes qui peuvent rencontrer vis-à-vis de leur administration, de scolarité ou avec le CROUS. Au total c’est 12 854 personnes aidées en 2 ans par l’Union Étudiante.
En mai 2024, les réseaux des œuvres franciliens ont pris la décision de supprimer le centre d’appel régional des Crous, alors que celui-ci était le premier point d’entrée pour toutes questions sur les aides sociales étudiantes pour les près de 800 000 étudiant·es francilien·nes. Sa fermeture précipitée par le Crous pour faire des économies a supprimé par la même l’emploi de plus de 30 étudiant·es employé·es par les Crous. L’Union Etudiante a accompagné la mobilisation contre cette suppression d’emplois.