
Les doctorant·es sont des acteur·ices essentiel·les de l’avancée de la recherche et de la transmission du savoir au sein de la société et de l’enseignement supérieur. En 2023, près de 70 000 doctorant·es étaient inscrit·es en thèse. Pourtant, en France, le doctorat reste trop souvent synonyme de précarité, dans un contexte de fragilisation de la recherche publique, dont les financements sont réduits d’année en année. Aujourd’hui, 21,3 % des doctorant·es ne bénéficient d’aucun financement, un chiffre qui atteint même 50 % en sciences humaines et sociales. La tendance à la baisse des inscriptions en doctorat depuis plus de dix ans témoigne de ces conditions de vie et de travail dégradées.
L’application du projet néo-libéral d’Emmanuel Macron y a grandement contribué, comme en témoigne la loi de programmation de la recherche (LPR) contre laquelle nous nous sommes largement mobilisé·es, mais cette situation est également l’aboutissement des politiques menées par les précédents gouvernements. Les financements par appels à projets n’ont cessé de progresser, aux dépens de la pérennité de la recherche. En outre, l’incitation croissante aux financements privés et la création des contrats doctoraux de droit privé ont mis à mal l’indépendance de la recherche.
Les doctorant·es font office de variable d’ajustement des politiques d’austérité dans les universités. Cette absence de considération des chercheur·euses précaires se traduit notamment par la diversité des statuts auxquels iels sont soumis·es (salarié·es, ATER, non-financé·es, CIFRE, doctorant·es étranger·es, etc…). et par une quantité trop importante de travail gratuit.
Pourtant, toutes et tous devraient pouvoir bénéficier des mêmes droits tant en termes d’accès à la formation, à l’enseignement et la prise en charge d’étudiant·es des cycles inférieurs, que de recherche et d’encadrement durant la thèse. L’amélioration des conditions de vie, de travail, d’insertion professionnelle et d’accompagnement des doctorant·es font partie de nos priorités. La lutte contre les discriminations et les risques psychosociaux, ou encore la défense des droits des doctorant·es étranger·es, qui font face à des difficultés supplémentaires, sont également des enjeux majeurs.
Ces élections recouvrent un enjeu majeur. Dans un contexte actuel de destruction de l’université publique et ou les doctorant·es acteur·ices essentiel de l’enseignement supérieur sont toujours privé•es de représentation au CNESER, la liste de l’Union Étudiante s’engage à défendre leurs intérêts matériels et à mener bataille pour la reconnaissance d’un réel statut doctoral et de l’ensemble des droits qui l’accompagnent.
Retrouvez notre dossier complet


- Exonérer totalement de frais d’inscription et de paiement de la CVEC l’ensemble des doctorant·es
- Mettre en place une inscription automatique des doctorant∙es dans les établissements de recherche pour une durée minimum de 3 ans renouvelable
- Créer 4 000 nouveaux contrats doctoraux par an pour faciliter l’accès à la recherche
- Mettre en place des modules de sensibilisation aux missions de recherche au cours du cursus universitaire afin d’assurer la promotion de la recherche auprès des étudiant·es en licence et en master
- Mettre en place un collège électoral autonome au sein des conseils centraux des universités et au CNESER pour les doctorant∙es, et garantir des aménagements pour les représentant∙es des doctorant∙es
- Allonger la durée de financement des thèses 4 ans minimum, possibilité d’une 5e année de financement sur avis du comité de suivi
- Donner accès au “passeport talent” pour tous·tes les doctorant·es étranger·ères, y compris non-financé·es, et supprimer les frais qui y sont liés.

- Revaloriser les contrats doctoraux, les contrats d’ATER et les vacations, et garantir une mensualisation de la rémunération.
- Contractualiser les doctorant∙es vacataires. Imposer aux universités un objectif de titularisation.
- Reconnaître le doctorat dans les conventions collectives et dans les grilles de salaire de la fonction publique, et revaloriser les contrats doctoraux.
- Mettre en place un bureau unique des doctorant∙es et les doter en moyens humains et financiers pour permettre d’accompagner les doctorant∙es durant leur thèse, notamment dans leur recherche de financement.
- Mettre à disposition, sans obligation, les formations de langues ou d’outils techniques.
- Faciliter l’accès aux contrats post-doctoraux.
- Mettre en place des voies d’accès spécifiques à la haute fonction publique pour les titulaires d’une thèse.
- Améliorer l’information des doctorant∙es sur les différents débouchés professionnels.
- Mettre en place un cadrage national de la formation doctorale et du nombre d’ECTS à valider, et permettre l’accès à une formation de qualité
- Permettre aux ATER et vacataires d’avoir accès à des formations à la pédagogie et à l’enseignement.
- Mettre fin au travail gratuit – lié à la baisse drastique du taux d’encadrement et à la libéralisation de l’ESR – et sanctionner les universités qui y auraient recours

- Conditionner la possibilité d’encadrer une thèse et d’être membre d’un comité de suivi à une formation sur l’encadrement, les risques psychosociaux, les discriminations et les violences sexistes et sexuelles
- Former les doctorant·es aux problématiques spécifiques de la recherche en termes de VSS et de risques psychosociaux.
- Améliorer les dispositifs de signalement en cas de VSS ou de discriminations
- Mettre en place une politique de prévention et d’analyse des risques psychosociaux pour lutter contre les facteurs de stress et créer une structure dédiée à leur signalement, collecte et gestion
- Supprimer les frais liés au titre de séjour annuel scientifique
- Garantir des conditions matérielles de recherche correctes (locaux, moyens techniques et informatiques, frais de mission …)
- Limiter à 15 le nombre de doctorant·es par directeur·ice de thèse pour garantir un encadrement pédagogique permettant la réussite de toutes et tous
- Obliger les écoles doctorales à assurer le suivi des doctorant·es jusqu’à leur soutenance

- Standardiser et rendre transparent les critères d’attribution des contrats doctoraux, de validation de thèses ainsi que le recrutement des doctorant∙es.
- Imposer une règle de compensation : pour chaque contrat CIFRE mis en place avec une personne privée les établissements d’enseignement supérieur doivent ouvrir au minimum 2 contrats doctoraux de droit public.
- Mettre en place un plan pluriannuel de recrutement de chercheur∙se·s et de personnels scientifiques pour répondre aux besoins de la recherche publique.
- Assurer un investissement égalitaire entre la recherche fondamentale et appliquée, et entre les secteurs disciplinaires.
- Supprimer le crédit impôt recherche, et réinvestir les moyens correspondants dans la recherche publique.
- Supprimer les contrats CIFRE avant 2027, les travaux engagés sous cette modalité devront naturellement être re-transférés dans la sphère publique.

- Généraliser la mise en place de forfaits mobilités durables pour les doctorants d’une aide à la mobilité verte pour les trajets domicile-travail.
- Mettre en place une aide à la mobilité durable pour le terrain de recherche et les manifestations scientifiques, allouée uniquement pour les trajets effectués en train ou en covoiturage.
- Limiter les trajets en avion : favoriser la mise en place de visioconférence pour les événements internationaux, conditionner les trajets en avion à un séjour d’au moins deux semaines et une impossibilité d’effectuer ce trajet autrement.
- Faire établir un bilan carbone par les écoles doctorales pour chaque doctorat réalisé afin de préparer la planification écologique.
- Garantir le recyclage ou reconditionnement du matériel informatique utilisé au terme du doctorat.
- 12 heures de formations obligatoires sur les enjeux TSE.