Les politiques de précarisation du service public de l’enseignement supérieur vont systématiquement de pair avec un renforcement des logiques de sélection. Cette sélection prend plusieurs formes, à commencer par Parcoursup, plateforme à laquelle les lycéen·nes se confrontent dès leur volonté de rentrer dans l’enseignement supérieur. En effet, depuis des années déjà, la mise en place des plateformes telles que Parcoursup mais aussi Mon Master a durablement entaché le principe d’une université accessible à toutes et tous. Ces procédures de sélection post-bac ou post-licence sont les vecteurs d’une sélection sociale draconienne et intègrent par la même occasion des biais de sélection raciste.
L’image d’Épinal des dirigeant·es de l’enseignement supérieur d’aujourd’hui est celle d’une université d’excellence caractérisée par une homogénéité sociale complète, marquée par un parcours de sélection visant à évacuer les enfants de classes populaires et guidée par la volonté de soumettre celui-ci aux logiques mercantiles. Les gouvernements successifs organisent l’exclusion massive des classes populaires de l’université publique en entretenant notamment l’idée d’une méritocratie imaginaire mettant perpétuellement en compétition les jeunes.
Pour s’organiser contre cette sélection structurelle, les syndicats locaux de l’Union Étudiante se sont toujours mobilisés pour réclamer une université publique, accessible à tous·tes et donc naturellement débarrassée de la sélection.
La mise en place concrète de ses revendications s’est matérialisée par des luttes et des oppositions systématiques des élu·es de l’Union Étudiante contre les suppressions de place organisées par les présidences d’universités qui visent à centrer le parcours universitaire autour d’une logique de compétitivité malsaine entre étudiant·es.
Nos syndicats locaux peuvent opter pour les méthodes de luttes plus directes contre la sélection comme le fait chaque année le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM – membre de l’Union Étudiante) via une campagne basée sur la défense et l’accompagnement des étudiant·es laissé·es de côté par les plateforme de sélection, la “campagne des sans-facs”.
Mobilisation pour l’inscription de tous les sans-facs par le SCUM à Montpellier en 2023
À Montpellier, sur les deux dernières années c’est plus de 65 étudiant·es inscrit·es dans une formation universitaire grâce à la mobilisation sans relâche de notre organisation.
Cet engagement se traduit aussi devant les tribunaux, notamment en 2022 pour la Faculté de Droit de l’Université de Montpellier qui pratiquait la sélection en toute illégalité. L’Université de Montpellier fut alors condamnée à inscrire les étudiant·es refusé·es de ses masters et les dédommager financièrement.
Aussi, à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, la sélection a été supprimée par deux fois grâce à l’engagement de nos élu·es étudiant·es, malgré le retour sur ces décisions organisé par la présidence, nous continuons la lutte pour une université ouverte à toutes et tous.