Engagé·es pour défendre le financement du service public de l’enseignement supérieur

Depuis des décennies, les gouvernements successifs réduisent les financements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche alors même que le nombre d’étudiant·es augmente, précarisant et détruisant à petit feu ce service public. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, cette tendance s’est encore aggravée, avec des choix budgétaires qui ont accentué le manque de moyens humains et financiers. Cette année 2025 a été marquée par un budget particulièrement austéritaire prévoyant 60 milliards d’euros d’économie. Le budget pour l’enseignement supérieur et la recherche n’y a pas échappé, en subissant une première coupe de 1,5 milliards d’euros, complétée fin avril par une deuxième coupe budgétaire d’un demi-milliard…


Face à cette offensive austéritaire qui s’ajoute au déficit actuel de 4 universités sur 5,  les organisations étudiantes, avec l’Union Étudiante en tête, se sont mobilisées pour défendre un enseignement supérieur public, gratuit, ouvert à toutes et tous et financé à la hauteurs de ses besoins. 

A travers le territoire nous nous sommes efforcé·es de mettre en évidence les conséquences concrètes que ces coupes budgétaires, présentées par le gouvernement comme nécessaires voire inévitables pour sauver les universités, vont avoir sur le quotidien des étudiant·es. La précarisation du service public de l’enseignement supérieur et des étudiant·es met en évidence une certaine vision que le gouvernement a de la jeunesse, comme une éternelle variable d’ajustement. Refusant de voir nos conditions de vie et d’études ou notre avenir sacrifié, nous nous sommes mobilisé·es sur nos campus pour alerter la communauté universitaire comme l’ensemble de la société, à travers notamment des assemblées générales, afin de défendre un autre projet pour l’université que celui de Macron et Bayrou.

Nous revendiquons la mise en place d’un plan d’investissement massif dans l’enseignement supérieur permettant de sortir les universités, leurs personnels et les étudiant·es de la précarité. Mais aussi, nous revendiquons l’arrêt des suppressions de places en licence et en master que nous avons vu se multiplier à la rentrée dernière dans les conseils d’administration des universités. Les élu·es de l’Union étudiante ont ainsi recensé à travers le territoire les coupes budgétaires mais aussi l’ampleur des conséquences de celles-ci, tant en nombre de places supprimées, de formations menacées de fermetures, de bibliothèques universitaires mises en difficultés ou encore de rénovation reportées de bâtiments pourtant délabrés. 

Banderole avec indiqué Facs en soldes tout doit disparaitre

Des étudiant·es, chercheur·euses mobilisé·es à Bordeaux contre l’austérité – 2024

Union Pira
rennes 2

L'union pirate à Rennes 2 : contre la mise sous tutelle de l'Université

L’Université Rennes 2, université de sciences humaines et sociales, est l’une des universités les moins bien dotées de France, et les différentes réformes nationales récentes ont conduit celle-ci à un déficit de plus de 4 millions d’euros. La seule réaction de l’Etat a été de menacer l’université d’une mise sous tutelle, sauf si celle-ci décide d’appliquer elle-même un plan d’austérité drastique (plan de retour à l’équilibre financier). Face à cela, l’Union Pirate de Rennes 2, syndicat majoritaire de l’université, a lancé la mobilisation, en convoquant des assemblées générales pour informer les étudiant·es sur la situation de l’université et les menaces qui planent au-dessus d’elle. La principale demande du rectorat à l’université était de supprimer l’enseignement à distance, menaçant près de 2 000 places dans ces filières, soit 10% du total des étudiant·es de Rennes 2. La mobilisation, qui a duré plusieurs mois, est passée à la fois par un rapport de force via des blocages et des actions sur le campus, et par le travail des élu·es dans les conseils, qui ont lutté pied à pied contre l’austérité.

Après plusieurs mois, l’option de la mise sous tutelle a été écartée, ainsi que la suppression de la totalité de l’enseignement à distance. Si la bataille n’a pas été totalement gagnée, notamment car des places à distance ont malgré tout été supprimées, la mobilisation de l’Union Pirate a permis d’éviter la mise sous tutelle et a sauvé plus de 1 000 places, soit 1 000 jeunes qui vont pouvoir poursuivre leurs études.

susie
Sorbonne université

À Sorbonne Université, contre la suppression d’une formation en psychomotricité

Sorbonne Université accueille, en collaboration avec l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le plus grand Institut de Formation en Psychomotricité du pays. Cet institut est le véritable cœur battant de cette profession essentielle du paramédical, orientée vers l’accompagnement et l’autonomisation des personnes âgées, des enfants ou d’autres publics fragilisés, en situation de handicap, atteints de troubles neurodéveloppementaux ou psychomoteurs. Seulement, depuis plus de dix ans, l’Institut de Formation en Psychomotricité de Sorbonne Université (IFP SU), ne reçoit plus aucun financement de la part du Ministère de la Santé. 

Dans la même logique que les coupes budgétaires imposées par le gouvernement, Sorbonne Université a adopté un budget déficitaire de plus de 16 millions d’euros pour 2025. Afin de restreindre ses dépenses, la présidence a fait le choix de raboter considérablement les capacités d’accueil de l’IFP SU. 40 places sur 155 partent en fumée pour la rentrée 2025, soit 25%. D’ici quatre ans, la fermeture totale de la formation est attendue si aucun financement ministériel n’est accordé. 

Ces places fermées dans le public rouvriront dans les instituts privés. Or, les frais de scolarité y sont 4 à 9 fois plus élevés que dans le public, et la même formation s’effectue, souvent, en alternance. Les structures hospitalières ont alors accès à une main d’œuvre peu coûteuse mais moins bien formée. Ce sont des financements publics qui n’ont pas à être investis.

Le SUSIE (Sorbonne Université Syndicat Indépendant Etudiant – membre de l’Union étudiante) s’est mobilisé pour alerter les étudiant·es de cette décision. Nous avons mené une campagne d’alerte et d’information accompagnée d’une pétition pour sauver la formation. SI le vote a été perdu en conseil, nous avons fait adopter une motion rappelant l’importance du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche et garantissant le rétablissement des places supprimées en cas d’attribution des financements attendus. Cette mobilisation a permis d’informer les étudiant·es sur les conséquences des coupes budgétaires sur la qualité et les effectifs des formations, et le risque que les suppressions de places se multiplient, en particulier dans des secteurs d’enseignement débouchant sur des professions jugées trop peu rentables, sans tenir compte de leur utilité sociale : santé, paramédical, mais aussi sciences humaines et sociales.

UEY
Université de Saint Quentin en Yvelines

IUT EN DANGER : L’UEY MOBILISÉ POUR DE MEILLEURES CONDITIONS

En octobre 2024, les étudiant.es de l’IUT de Vélizy ont contacté l’Union des Etudiantes des Yvelines pour alerter sur l’état de leurs infrastructures, en particulier sur la dégradation du toit du bâtiment de la Halle, qui laisse passer des fuites d’eau a chaque pluie, y compris sur le materiel informatique des salles de TP. Grace à l’accompagnement de l’UEY, une mobilisation sans précédent à l’IUT a vu le jour, rassemblant plus de 150 étudiant-es sur 400 lors des assemblées générales et rassemblements. L’UEY a accompagné et structuré cette dynamique, coordonnant les actions, et a constitué une délégation reçue par la direction et la présidence de l’Université. Cette action a permis de remettre les problématiques spécifiques aux IUT au cœur des priorités. La mobilisation a démontré l’efficacité de l’organisation collective pour défendre nos conditions d’études et réclamer des conditions d’études dignes et des bâtiments qui ne nous mettent pas en danger (amiante, moisissure, etc…)