Engagé·es pour une Université engagée pour la paix et contre le dérèglement climatique

L’université a toujours joué un rôle de vigie citoyenne et fait de l’université un espace essentiel de promotion de la paix, un contre-pouvoir face aux dérives autoritaires, aux violences étatiques ou aux logiques impérialistes. En formant des citoyen·nes libres, capables de penser le monde de manière critique, l’université est un rempart contre les discours bellicistes et les replis identitaires. La recherche y joue aussi un rôle fondamental : elle éclaire les causes profondes des conflits, qu’ils soient politiques, économiques ou écologiques, et propose des alternatives concrètes pour construire des sociétés plus justes et pacifiques. À ce titre, préserver l’indépendance des universités est une condition indispensable pour qu’elles puissent continuer à jouer ce rôle de moteur d’émancipation.

Face à la crise climatique, l’université a également une responsabilité immense. Elle est un lieu stratégique pour comprendre, anticiper et combattre le changement climatique à travers la recherche scientifique, mais aussi par la formation d’une jeunesse consciente des enjeux écologiques. Cela suppose de remettre en question les logiques capitalistes de croissance infinie qui détruisent les écosystèmes et abîment les corps. Il est urgent de repenser les modes de vie, les modèles économiques et la manière dont on habite le monde, en promouvant une approche anticapitaliste, solidaire et sobre.

Alors que nos établissements sont en proie aux logiques de précarisation, de plus en plus d’entreprises privées viennent s’installer en leur sein et gravitent autour. Ainsi, on voit se multiplier les partenariats entre établissements d’enseignement supérieur et diverses entreprises comme Total, Thalès ou encore Bouygues qui se matérialisent par des accords de financement de formation ou de recherche, du mécénat, des ateliers professionnels ou encore des places réservés dans les Conseils d’Administration en tant que personnalités extérieures qualifiées. Celles-ci cherchent à s’acheter une visibilité, à venir promouvoir la dette étudiante pour le cas des banques, et à influencer les enseignements donnés au sein des établissements dans une logique adéquationniste et anti-pluraliste.

Les élu·es et syndicalistes de l’Union Étudiante sont en première ligne pour défendre un modèle d’Université éthique, engagée pour la paix et contre le dérèglement climatique. A Sciences Po Paris, à Sciences Po Strasbourg, à Marseille, à Rouen, à Reims, à Rennes, à Paris 1, à Sorbonne Université… nous nous sommes battu·es pour la rupture des partenariats avec des entreprises génocidaires et écocidaires, ou encore qui financent la guerre.

Aussi, face à des partenariats entre nos universités et des universités comme l’Université hébraïque de Jérusalem en Palestine occupée, ou avec des entreprises comme BNP Paribas polluante et génocidaire, nous ne pouvons faire le choix du silence. Nous avons mené une lutte de plusieurs mois à Sciences Po Paris, Marseille, ou Strasbourg, fortement réprimée, puisqu’une syndicaliste de l’Union Étudiante a été exclue 30 jours à Sciences Po et des étudiant·es sont passé·es en commission disciplinaire et viré·es du campus à Marseille.

Union Etudiante Toulouse
Toulouse

Mobilisé·es en soutien au peuple palestinien et pour la paix

À Toulouse, l’Union Étudiante s’est pleinement investie dans la mobilisation étudiante en soutien à la lutte pour l’émancipation du peuple palestinien. Face au génocide perpétré par l’armée israélienne à Gaza depuis octobre 2023, nous avons co-organisé, en collaboration avec d’autres organisations et associations, plusieurs initiatives : conférences, ateliers de discussion et rassemblements. Ces actions visaient à dénoncer la complicité des autorités françaises, notamment à travers les partenariats que nos établissements entretiennent avec des entreprises et universités directement complices des crimes commis par Tsahal. Nous avons particulièrement soutenu les étudiant·es mobilisé·es de l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Toulouse, lequel est engagé dans un partenariat avec l’université israélienne Ben-Gourion. Malgré la répression exercée par le gouvernement et les directions universitaires, notre mobilisation se poursuit.

Par ailleurs, les étudiant·es toulousain·es se sont également engagé·es pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais de la cause palestinienne, emprisonné en France depuis 1984 et libérable depuis 1999. De la manifestation annuelle devant la prison où il est incarcéré, à l’organisation d’une mobilisation étudiante aux côtés du Collectif Palestine Vaincra, participons à la campagne unitaire pour sa libération. Cette mobilisation s’est intensifiée en début d’année 2025, alors qu’une nouvelle saga judiciaire mettait en lumière les ingérences des gouvernements français, américain et israélien dans les décisions de justice.

Nous attendons encore la prochaine décision de justice qui, nous l’espérons, pourrait voir Georges Ibrahim Abdallah enfin libéré !

Ces luttes ne sont certes pas victorieuses mais parsemées d’avancées, et permettent de faire vivre la lutte en solidarité avec le peuple palestinien, pour son autodétermination et la fin du génocide. A Strasbourg un rapport réalisé par des chercheurs, après des mois de mobilisation des étudiant·es a même préconisé de rompre le partenariat avec l’Université Reichman. A Sciences Po Paris, l’école s’est engagée à proposer plus de contenu académique sur la Palestine. Ces avancées ne sont pas suffisantes mais n’auraient pas été permises sans une mobilisation acharnée sur le terrain et sans engagement de nos élu·es combatif·ves.

Une campagne contre les entreprises polluantes : pour une écologie anticapitaliste

Arrêt des partenariats avec les entreprises polluantes (TotalEnergies, BNP Paribas, Eifage, etc.) finançant énergies fossiles, écocidaires et projets coloniaux

Depuis la rentrée 2024, l’Union Étudiante est mobilisée dans les conseils pour réduire l’influence des acteurs privés, empêcher qu’ils aient la mainmise sur certaines formations, travaux de recherches, et essayer de les exclure des instances gouvernantes de l’université (CA, CFVU). Dans cette même dynamique, L’Union Étudiante s’est associée aux Amies de la Terre afin de mobiliser les étudiant·es contre l’omniprésence des grandes banques polluantes françaises sur nos campus (forums de rentrée, conseils des établissements, financement des BDE, Fondations, etc.). Cette campagne vise à obtenir des engagements de la part de banques pour rectifier leurs trajectoires et présences dans certains projets. Au-delà de notre propre action, nous soutenons les différentes mobilisations qui peuvent par exemple exister en écoles d’ingénieur·es contre la venue de ces banques lors des forums.

A Paris 1, des entreprises du BTP pilotent des masters de biodiversité le master BIOTERRE est ainsi financé très largement par Eiffage ou DDMEG fortement en lien avec Bouygues, une entreprise écocidaire et finance des thèses. Les élu·es Union Étudiante se mobilisent contre ces financements privés qui profitent du manque de financements publics pour s’immiscer dans l’université.

A l’Université de Strasbourg ou Sciences Po Paris, Total Energies est fortement présent. Cette entreprise participe à l’élaboration des programmes, influence les discours sur la transition énergétique présentés aux étudiant-es et brevètent les innovations pouvant émaner des projets de recherche.

Les élu·es Union Etudiante se sont attaché·es à lutter contre la présence prépondérante et injustifiée de ces banques en ce qu’elles sont les premières à profiter de la précarité étudiante en proposant des prêts, à financer des projets écocides partout sur la planète, à accaparer des terres pour les exploiter, à intimider des opposants locaux, à continuer de financer à flot les projet d’énergies fossiles qui ne font qu’accélérer le changement climatique, ou encore pour certaines à soutenir la colonisation israélienne en Palestine.

Si les banques peuvent aujourd’hui autant asseoir leur présence dans nos universités, c’est notamment dû aux politiques d’autonomisation des universités. Ces dernières incitent en effet les universités à trouver d’autres sources de financements en réponse au sous financement auxquelles elles font face, nous dépossédant ainsi de notre service public.