Après une semaine de mobilisation, durement réprimée par la police envoyée par la Présidence de l’Université à Sciences Po Strasbourg (un étudiant à l’hôpital avec de multiples traumatismes crâniens), nous écrivons ce soir pour répondre au communiqué de la direction de l’IEP. Celui-ci confirme la stratégie manipulatrice de rupture du dialogue, de mensonges et d’accusations à l’encontre des étudiant.e.s.

Tout ce qu’il s’est passé aurait pu être évité si le vote du Conseil d’Administration de juin, mettant fin au partenariat avec Reichman, avait été respecté. Mais la direction a préféré s’entêter, refuser les espaces de dialogue mis en place par les étudiant.e.s elleux-mêmes pour pallier aux manques, diaboliser le mouvement, le réprimer et le réduire au silence.

Jean-Philippe Heurtin, fier de la connexion que lui seul établit entre la commémoration des 80 ans de la libération d’Auschwitz et le blocage du Cardo, parlant de « prise d’otages » à l’heure où des échanges de vrai.e.s otages ont lieu entre Israël et le Hamas, préfère s’enfermer dans son bureau plutôt que de parler aux étudiant.e.s mobilisé.e.s. Lors du seul dialogue que nous avons réussi à avoir avec la direction depuis le début du mouvement, il a assumé nous faire des « conseils paternels ». Une délégation devait être reçue et s’est présentée aujourd’hui à 11h, mais il a refusé de la recevoir.

Nous déplorons le manque de dialogue, d’honnêteté, les accusations mensongères, les manques de respect envers les étudiant.e.s et professeur.e.s. Ce qu’il se passe demande d’ailleurs du sérieux : beaucoup d’éléments dans le communiqué sont factuellement faux (aucune AG n’a voté la reconduction pendant une semaine des blocages par exemple).

Les propositions faites par le directeur hier en AG ressemblaient davantage à des tentatives d’étouffer la contestation qu’à de réelles évolutions. Mettre en place un comité éthique pour examiner les partenariats ? Nous l’avions porté comme revendication et nous le soutenons. Envoyer une délégation d’étudiant.e.s et professeur.e.s « s’assurer » que Reichman est une « université » comme les autres ? Nous refusons de participer à une entreprise de légitimation d’un établissement qui soutient le génocide à Gaza, alors même que de nombreuses recherches ont déjà été menées et nous ont poussé à vouloir rompre ce
partenariat.

Où étiez-vous ces deux derniers jours quand la police est venue violenter vos étudiant.e.s et professeur.e.s ? Pourquoi n’êtes vous pas descendu vous assurer que tout se « passait bien » ? Pouviez-vous réellement ignorer qu’une intervention policière était en cours depuis la cafétéria ? Pourquoi avoir autorisé leur entrée dans un amphithéâtre dans lequel des formations étaient en cours ?

Nous demandons la fin du partenariat avec Reichman, la mise en place d’un comité éthique ainsi que la libre organisation des étudiant.e.s dans leur lieu d’étude, sans pressions policières, médiatiques ou institutionnelles.

Le mouvement ne cessera pas tant que ces revendications ne seront pas entendues.