La grande machine à sélection est lancée. En effet, c’est aujourd’hui – et pour la deuxième année consécutive – que les étudiantes et étudiants ayant formulé des vœux sur la plateforme “Mon Master” en février dernier ont pu connaître les résultats de leur admission en master.
Cependant, pour nombre d’entre eux, ces résultats ne seront pas positifs, et pour cause : le tri social effectué entre la Licence et le Master. Chaque année, ce sont des milliers d’étudiantes et d’étudiants qui se retrouvent sans Master, sélectionné⋅es sur des critères opaques, élitistes et parfois même racistes.
Cette sélection s’explique dans un premier temps par un manque de places accrue dans des filières dites “sous tensions” et dont les capacités d’accueil sont largement inférieures au nombre d’étudiantes et d’étudiants en troisième année de licence. Par exemple, lors de l’année universitaire 2021 – 2022, en STAPS, il y avait 14 033 étudiantes et étudiants en troisième année de licence pour 3 004 places, soit 78,6% de places en moins.
L’an dernier, à l’issue de la phase principale Mon Master, seulement 58 % des candidat⋅es ayant reçu une proposition d’admission sur la plateforme l’avaient acceptée, poussant les universités à organiser leurs propres phases complémentaires.
Cette négation du droit à la poursuite d’études, en plus d’accentuer les inégalités sociales, précarise les étudiantes et étudiants en les poussant à arrêter leurs études, les privant du droit aux bourses, aux logements du Crous et dans certains cas de leurs Visas.
Tandis que la précarité étudiante continue de s’accroître comme en témoignent les longues files d’attentes aux distributions alimentaires organisées par nos syndicats locaux partout en France, la mise en place de cette sélection sociale, organisée par le gouvernement, vise à exclure des étudiant⋅es de l’Université pour les envoyer directement sur le marché du travail, comme de la chair à patron.
Entre le renforcement de la sélection et l’augmentation de 2,9% des frais d’inscription à la rentrée, Emmanuel Macron et son gouvernement affichent leur mépris et poursuivent leur politique de précarisation de la jeunesse et de l’Université.
L’Union étudiante dénonce la poursuite d’un tel système de sélection à l’Université et revendique la création de plus de 300 000 places et un investissement massif dans l’enseignement supérieur.