Quelques heures avant son allocution présidentielle, nous pouvons prédire qu’Emmanuel Macron n’aura une fois encore que du mépris pour la mobilisation qui se tient depuis maintenant trois mois. Alors qu’il souhaite un pays qui se tient sage, maté par la matraque, nous pouvons encore – et nous devons – le faire craquer.

La décision du Conseil constitutionnel de ce vendredi 14 avril ne signe en rien la fin du mouvement social. Au contraire, elle ajoute une nouvelle question démocratique quant à l’herméticité de nos institutions. Depuis maintenant trois mois, le gouvernement tente de faire passer en force une réforme profondément brutale, qui, rappelons-le, va priver les travailleurs et les travailleuses les plus précaires, aux métiers les plus pénibles, de deux ans de vie.

Contre ce projet mortifère, plus de 141 établissements d’enseignement supérieur ont été bloqués sur le seul mois de mars, 3,5 millions de manifestant·es ont été comptabilisé·es au pic de la mobilisation et la bataille de l’opinion a été largement remportée. Ce mouvement social est d’ores et déjà historique.

Le retrait de la réforme n’est pas un mirage inatteignable ou un simple slogan de manifestation. Il est toujours possible d’empêcher l’application de cette loi. Pour cela, nous devons nous consacrer tout entier dans la construction du rapport de force permettant de faire plier Emmanuel Macron. La jeunesse l’a montré le 23 mars et dans les semaines qui l’ont suivi, elle peut être un levier et un point d’appui essentiel pour le mouvement social. Ce n’est pas pour rien si elle fait face à une telle répression : nous avons une force d’entraînement indéniable, de par notre niveau de radicalité.

L’Union étudiante appelle ainsi tous les étudiant·es à rejoindre les piquets de grève, à se mettre en lien avec les travailleurs et les travailleuses mobilisé·es, à rejoindre les rassemblements et les cortèges le soir et ainsi continuer la lutte par tous les modes d’action, notamment les 20 et 28 avril.

Dès ce soir, nous serons présent·es devant toutes les mairies de France et dans toutes les rues. Dès ce soir, nous rappellerons la légitimité de la “foule” et du peuple à Emmanuel Macron.