Le couperet est tombé ce matin : la jeunesse est dans le viseur des politiques d’austérité du gouvernement. Concernant le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, Bruno Le Maire met en œuvre par décret une coupe nette dans le budget de
l’ordre de 900 millions d’euros. L’Union Étudiante s’indigne de ce choix politique, qui vient ajouter de la précarité à une précarisation déjà bien avancée de l’Université.

904 millions d’économies : Bruno Le Maire creuse la tombe de l’ESR pour “relancer la croissance”

En début de semaine, le ministre de l’Economie et des finances a annoncé un plan massif pour réaliser 10 milliards d’euros d’économie. Parmi les principales victimes : la transition écologique, l’éducation nationale et la jeunesse, mais aussi l’enseignement supérieur et la recherche. Alors que des centaines de milliers d’euros auraient pu être pris aux profiteurs de crise, Bruno Le Maire a préféré faire les poches à l’avenir de ce pays. Pour l’ESR, pas moins de 904 millions d’euros vont être économisés.

En guise d’illustration, ce budget représente les subventions pour charges de service public des universités de Lille, Paris-Saclay et Perpignan réunies. En moins de 48h, Bruno Le Maire a supprimé l’équivalent des subventions de trois universités françaises. Concrètement, des postes sont désormais menacés et des places en licence et master risquent d’être supprimées, renforçant de fait une sélection déjà accrue.

125 millions coupés sur la vie étudiante : à la recherche de la réforme des bourses et de son investissement “historique”

En mars 2023, la ministre de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau annonçait en grandes pompes une réforme des bourses historique, à près d’1⁄2 milliards de budget. En réalité, l’augmentation du nombre de boursiers revendiquée n’était qu’un rattrapage de l’inaction du gouvernement ces dernières années, ayant fait sortir plus de 80 000 étudiant·es du système de bourses. Pire encore, le projet de loi de finances 2024 révélait une augmentation du budget alloué à la vie étudiante de seulement 196 millions. Viennent désormais s’y soustraire les 125 millions d’euros rabotés par Bercy. Alors que la croissance des ménages baisse, sous le poids d’une misère gonflante, Bruno Le Maire s’en prend directement aux étudiant·es précaires en piochant dans le budget dédié à les mettre sous protection sociale.

Contre la précarité et l’austérité, il est urgent d’investir dans l’avenir du pays !

Afin de répondre aux enjeux écologiques, économiques, démocratiques et sociaux de notre pays, il est absolument nécessaire d’investir dans l’enseignement supérieur et dans la jeunesse, afin que celle-ci soit formée au plus haut niveau de qualification. Or, le gouvernement ici fait une nouvelle fois le choix de l’austérité, enfermant les étudiant·es dans la précarité en les contraignant à payer la facture de Bercy. L’Union Etudiante, première organisation étudiante, exige l’arrêt de ce plan d’austérité, sans quoi les étudiant·es ne manqueront pas de se mobiliser.

L’Union Étudiante revendique :

  • un investissement massif de l’ordre de 22% afin de rattraper le montant du budget/étudiant·e de 2008
  • la création de 300 000 places dans le supérieur afin de garantir à chacun l’accès aux études de son choix
  • la mise en oeuvre d’un revenu d’autonomie à 1200€/mois pour toutes et tous pour éradiquer la précarité étudiante et rompre avec la politique macroniste