Du 3 au 4 avril, les élu·es étudiant·es des différents Crous de France ont été appelé·es à élire leurs représentant·es au Conseil d’administration du Cnous. Après avoir pris la tête des élections Crous en février dernier avec 64 élu·es et un an seulement après sa création, l’Union étudiante confirme sa place de première force étudiante. Après être arrivée en tête à l’occasion de la seule élection nationale où l’ensemble des étudiant·es sont appelés à voter, l’Union étudiante possède désormais 3 sièges sur 8 au sein du Cnous afin de porter au plus haut leurs revendications.

Cette victoire est historique à plus d’un titre. Cela faisait 7 ans que le syndicalisme étudiant n’était pas ressorti triomphant de cette élection Cnous. Depuis, cela s’est traduit concrètement dans le quotidien des étudiant·es par une précarisation drastique de la jeunesse, à coups de baisse des APL, de perte de droits étudiants et plus récemment, de hausses explosives des loyers et charges en cités U. L’avènement de la FAGE en 2016 n’a été que celui de l’accointance avec Emmanuel Macron et sa politique anti-jeunes, que l’on pense à la mise en place de la sélection à l’université ou à la perte du repas à 1€ pour toutes et tous, que l’organisation accompagnait alors.

Aujourd’hui, les étudiant·es ont fait le choix de la rupture, contre ce gouvernement et contre les forces qui, au mieux, jouent le rôle de rustine, au pire, participent à précariser à marche forcée la jeunesse.

Historique, cette victoire l’est également en ce qu’elle concrétise un long travail de reconstruction et de recomposition du syndicalisme étudiant. Il y a un an jour pour jour, la réunification du syndicalisme étudiant se faisait au sein de l’Union étudiante, rassemblant des syndicats locaux combatifs et entraînant une dynamique ayant permis à l’organisation de ne cesser de s’élargir depuis sa création. Cette dynamique de rassemblement se retrouve également dans ces résultats Cnous, puisque l’Union étudiante augmente son nombre de voix par rapport à son nombre d’élu·es Crous.

Jamais cela ne s’était vu, qu’une si jeune organisation se place en tête de la représentation étudiante en une année. Preuve que malgré les nombreuses attaques, malgré les menaces et tentatives d’intimidations envers nos militant·es et élu·es, la jeunesse se retrouve aujourd’hui dans la démarche syndicale de l’Union étudiante. Ce résultat est aussi le fruit de la mobilisation massive des jeunes dans la rue il y a un an en opposition à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.

D’aucun·es disaient que le syndicalisme étudiant ne se relèverait pas de ses défaites et de ses scissions mais l’Union étudiante prouve aujourd’hui qu’elle n’est plus une simple Alternative au corporatisme rampant et au syndicalisme de témoignages, mais adresse aujourd’hui un message d’espoir à toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans ses valeurs et ses combats pour se regrouper autour d’elle. La recomposition du syndicalisme étudiant aura pris cinq années de labeur, mais le syndicalisme triomphe aujourd’hui.

Alors que les élections Crous avaient été marquées par une multiplication des listes d’extrême-droite et de soutiens et appels aux votes de la part de Reconquête et du Rassemblement national en leur faveur, l’Union étudiante se réjouit qu’aucun siège ne leur ait été cédé lors de cette élection Cnous. L’Union étudiante alerte toutefois sur une menace fasciste qui ne faiblit pas, puisqu’encore récemment, nos universités ont été la cible de collages et tags nazis. L’Union étudiante appelle en ce sens à l’organisation d’une riposte unitaire contre l’extrême-droite.

Le combat ne s’arrête pas là. La voix des étudiant·es n’a que trop longtemps été étouffée, elle doit désormais être entendue. Ce nouveau rapport de force nous oblige et doit nous permettre d’aller obtenir de nouvelles victoires pour les étudiant·es :

  • revenir sur la hausse de 3,5% des loyers Crous, soutenue par plus de 30 000 étudiants à travers notre pétition
  • création de 150 000 nouveaux logements,
  • ouverture de nouveaux sites de restauration et repas à 1€ pour toutes et tous
  • refonte du système de bourses actuel pour ne plus qu’un·e jeune ne vive sous le seuil de pauvreté.