Communiqué de presse écrit par le Collectif des téléconseillers des Crous d'Île-de-france et l'Union étudiante Paris

Recrutés par contrats étudiants pour une durée de 12 mois, nous sommes abusivement éjectés de nos postes de téléconseillers en pleine année universitaire !

Nous sommes une trentaine d’agents publics, tous étudiants, travaillant au sein du centre de contact des Crous d’Île-de-France (Paris, Créteil et Versailles) qui héberge l’activité de conseil et d’accompagnement des étudiants franciliens sur les problématiques de bourse sur critères sociaux. Depuis le 27 février 2024, le Crous a fait le choix de s’attaquer à nos emplois. En effet, de manière totalement inopinée, le Crous a décidé dans un premier temps de délocaliser une partie substantielle de notre activité vers des Crous de province à compter du mois d’avril, puis de procéder à compter du 1er juin 2024, à la suppression pure et simple de nos postes.

Comme si cela ne suffisait pas, la direction du Crous nous impose désormais un maximum de 100 heures hebdomadaires pour la trentaine d’agents que nous sommes, soit une demi-journée de travail par semaine pour chaque agent : en pratique, nous passons de 600 euros en moyenne par mois à 80 euros de salaire.

Pour justifier cette décision le Crous évoque des « contraintes matérielles » et les difficultés qu’il y aurait à recruter de nouveaux agents, il convient de souligner que ses arguments sont artificiels car se fondant sur des faits matériellement inexacts.

Pour dire les choses plus clairement, il y n’y a pas de difficulté de
recrutement, les agents démissionnaires sont aussitôt remplacés, de sorte qu’à ce jour, nous sommes une trentaine d’agents, soit au-dessus de la capacité d’accueil des locaux qui hébergent l’activité du centre de contact. Notre équipe ne souffre actuellement d’aucun besoin de main d’œuvre supplémentaire, mais d’un manque de moyens et d’organisation. S’agissant ensuite des contraintes matérielles qu’évoque le Crous, cela fait référence aux conditions matérielles de travail. Ça tombe bien ! Parlons-en :

En effet, nous sommes téléconseillers formés pour avoir une expertise sur les questions liées aux Bourses sur critères sociaux. Or, le numéro de téléphone mis à disposition des usagers est unique et fonctionne comme un standard téléphonique conçu pour recevoir même des appels relatifs à des questions qui ne relèvent pas de notre champ de compétence (Cvec, service
social, Erasmus, mobilité internationale, aide au permis, divers). Inéluctablement, ceci contribue à densifier le volume des appels et affecte notre capacité à y répondre tous.

En outre, l’environnement de travail, la défaillance des outils techniques (casques insuffisants ou défaillants, ordinateurs en panne, écrans non installés), sont autant de facteurs à prendre en compte et qui expliquent mieux la réalité des contraintes matérielles alléguées par le Crous. A ce jour, le Crous a rompu les canaux de discussion et se dirige inexorablement vers la mise en œuvre de sa décision : supprimer nos emplois.

NOUS RESTERONS MOBILISÉS CAR NOUS DÉPENDONS FORTEMENT DE CET EMPLOI POUR VIVRE. NOUS NE LÂCHERONS RIEN, RENDEZ-NOUS NOS EMPLOIS ET NOS DROITS !